Je vous écrirai
Un roman épistolaire et romanesque, ou le destin d’une jeune fille du XXe siècle à Paris, sensible et touchant.
1955. Malia s’installe à Paris pour suivre des études. Comme promis, elle écrit à Angèle, sa mère qui vit mal son départ. Malia, au contraire, s’épanouit dans la capitale : les rencontres, les cours de théâtre et les réunions politiques…
Elle prend de la distance avec cette famille dont elle se sent parfois étrangère et se libère de sa mère qui, au fil des lettres, s’impose comme un poids honteux. Pourtant, elle l’aime. Ces sentiments ambivalents et contradictoires l’effraient…
Dans ce roman rythmé par des lettres et des flash-back, les relations complexes entre les personnages se révèlent lentement, de lourds secrets se dévoilent et Malia finit par se trouver, s’affirmer et comprendre sans renier ceux qui l’ont élevée.
Depuis que je l’ai lu, je pense souvent à ce livre. En vrac, quelques réflexions « boomerang » d’après-lecture.
La construction et le style d’abord. Les lettres d’Angèle, qui trahissent ses difficultés à lire et à écrire, m’ont gênée voire dérangées. Est-ce pour mieux créer une empathie avec Malia ?
Les femmes ensuite. Nous sommes en 1955. Qu’en est-il alors de l’émancipation des femmes ? Elles surfent encore sur la guerre où elles ont prouvé leur capacité à se passer des hommes. En tout cas, j’ai senti un vent de liberté dans ces personnages féminins.
L’importance de l’éducation. La liberté passe aussi par-là, que l’on soit femme ou non. Pour moi, c’est une conviction.
La folie. C’est pour moi l’une des représentations de la fragilité humaine et je suis toujours très touchée par personnages fous. Angèle est bouleversante.
Le contexte historique. Paris, très présent dans le roman, semble bouillonnant avec ses théâtres, ses cinémas, sa population cosmopolite, ses migrants russes qui ont fui la Révolution de 1917, ses meetings politiques… Et tous ces questionnements et ces doutes sur le communisme de Staline. Et les stigmates de la guerre qui ont une répercussion directe sur Malia comme sur beaucoup de sa génération.
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