
La magie de Blexbolex frappe encore
Son livre Les Magiciens, un récit d’aventures et d’enfance, envoûte par ses images esthétiques et magnétiques.
Il était une fois encore… trois magiciens, trois enfants au caractère bien trempés qui découvrent leur pouvoir, une chasseresse appâtée par la récompense, un mâchefer en forme de lion mécanique, et un mage peu fiable, vieux, et détestable. Voilà pour les personnages de ce livre, épais comme un roman, grand comme un album d’images, « souple, doux, agréable », commente Blexbolex, comme un objet merveilleux, fragile et robuste à la fois. « Dès le début du projet, je voulais ce type de reliure utilisée par les livres japonais et chinois. Elle permet d’utiliser du papier très fin. »
Le charme opère dès le premier contact, avant même d’ouvrir le livre. La couverture aimante le regard, comme toutes les images qui vont suivre. « Après une dizaine de faux départs, j’ai réalisé les premières images avec différents pochoirs. Elles m’ont donné l’impulsion pour faire le livre parce que j’avais enfin trouvé l’ambiance et mes personnages. J’ai pu ensuite poursuivre sur ordinateur. »
Comme un jeu vidéo
Colorées, mouvementées et travaillées dans le moindre détail, les illustrations plongent les lecteurs au cœur de l’enfance, dans un imaginaire infini, un tourbillon d’émotions, tout au long d’une course-poursuite haletante, passant d’un monde à un autre, comme dans un jeu vidéo. Le texte précieux et oral « est, tout comme l’image, un feuilleté de références, de souvenirs et de sensations ». Les Magiciens sont encore des enfants, ni tendres, ni cruels, ils sont les deux à la fois, ambivalents. Mais ils finiront par se faire piéger par la chasseresse, trompée à son tour par le mage, à moins que…
Refermer ce conte, si novateur dans sa forme comme tous les titres de Blexbolex, laisse les lecteurs en suspens, envoûtés et libres de s’approprier ce conte dont le charme puissant n’est pas près de se rompre.
Article paru dans Ouest-France le 16 janvier 2023.
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