La vie de Lara Schmitt de Finn-Ole Heinrich et Ran Flygenring

 Un roman illustré drôle, tendre et un peu grave aussi. Un tome 1 prometteur et une héroïne à suivre !

Lara est une petite fille au caractère plus que trempé. Jamais contente et toujours en colère, elle adore râler ! Paradoxalement, c’est aussi ce qui fait son charme. Le jour où elle est obligée de quitter son chez elle pour suivre sa mère et atterrir dans une maison tout en plastique à l’autre bout de la ville, la colérique boudeuse se transforme en tornade furieuse. Est-ce « l’homme » – son père – qui est responsable de cet exil ?

Tiens, un roman illustré chez Thierry-Magnier ? Encore un éditeur qui n’échappe au phénomène anglo-saxon qui s’installe doucement mais sûrement dans l’Hexagone. Avec des nuances cependant. Cette histoire-là vient d’Outre-Rhin et non d’Outre-Atlantique comme Le journal d’un dégonflé ou Big Nate. Sa mise en page ne privilégie pas le dessin au détriment du texte dont la typographie reste celle d’un roman classique. Enfin, son héros est une fille et quelle fille !

Lara Schmitt a tout d’une héroïne sur laquelle il va falloir compter désormais. Elle a beau se décréter duchesse, elle n’a rien d’une aristocrate fleur bleue. La miss est plutôt genre garçon manqué, insouciante et pétillante de vie, ultra-dégourdie et qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Sa façon de raconter sa vie à la première personne est à son image : un style ultra-vivant, plein de réparties pertinentes et d’autodérision aussi. Pas le temps de s’ennuyer avec elle.

Mais Lara, c’est aussi un gros cœur tendre, une gamine douce et sensible, un peu fragile. Confrontée à la séparation inattendue et inexpliquée de ses parents et à un déménagement qui l’oblige à quitter « son royaume », elle se drape de sa colère légendaire pour faire face mais ce n’est qu’une façade. Au contact des autres (son grand-père ou Lars, un nouveau copain pour qui la vie est loin d’être un long fleuve tranquille) et de la vérité, Lara se révèle beaucoup plus complexe, mais toujours volontaire et, surtout, ultra-attachante.

Les dessins dynamiques, expressifs et nerveux (enfin, colériques !) aèrent le texte juste comme il faut. Ils proposent des diversions récréatives pleines d’humour et en disent aussi beaucoup sur les turbulences de Lara.

Thierry-Magnier
Lara Schmitt, Finn-Ole Heinrich et Ran Flygenring, traduit de l’allemand par Isabelle Enderlein.Thierry-Magnier, 176 pages, 11 €. Dès 9 ans.

Articles similaires

Anne-Laure Bondoux croit au pouvoir de l’écriture

Anne-Laure Bondoux croit au pouvoir de l’écriture

L’infatigable ambassadrice de la littérature jeunesse

L’infatigable ambassadrice de la littérature jeunesse

« Petite et grande ourses », un album lumineux qui libère de l’emprise

« Petite et grande ourses », un album lumineux qui libère de l’emprise

L’adolescence tourmentée de Miss Charity racontée en aquarelles

L’adolescence tourmentée de Miss Charity racontée en aquarelles

No Comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Abonnez-vous à Livresse

Blogs autour de la littérature jeunesse

Blog Coup de Cœur Chapitre.com
Livresse a été sélectionné comme Blog Coup de Cœur par Chapitre.com