Les rêves rouges de Jean-François Chabas, Gallimard jeunesse
Laissez-vous transporter par cette histoire amérindienne, un authentique plaisir de lecture à partager avec les ados
Lachlan, Amérindien de 14 ans, vit seul avec sa mère Flower Ikapo, près du lac Okanagan au Canada. Depuis que Daffodil – une jeune fille au comportement étrange qui ne peut s’empêcher de s’arracher les cheveux – a débarqué dans son collège, Lachlan s’est détourné de ses amis d’enfance. La cruauté d’Edward, le chef de sa bande, lui saute désormais aux yeux et le dégoûte.
Avec Daffodil, il tente d’oublier définitivement son passé et découvre les premiers émois d’une relation amicale qui se métamorphose en amour. C’est dans ce contexte, après une chaude journée d’été passée au lac, que les deux jeunes gens aperçoivent Ogopogo, le serpent légendaire, dans la lumière rouge du soleil couchant.
Est-ce un mirage ? Malgré le doute qui assaille les deux protagonistes, Daffodil ne peut s’empêcher de le dire au collège. Une révélation qui terre Lachlan dans un mutisme lâche, laissant son amie seule au milieu de la risée des collégiens. Edward y voit là une aubaine pour nuire définitivement à celle qui a osé lui prendre un élément de sa bande…
Il y a dans ce roman tous les ingrédients pour ne plus le lâcher dès la lecture du premier chapitre : une atmosphère (celle du grand nord canadien) ; des personnages aux caractères trempés mais aussi fragiles, complexes et attachants ; des adolescents écorchés vifs, des adultes cabossés ; une histoire captivante sur fond de racisme et de préjugés où l’élément fantastique s’intègre parfaitement dans le récit. Une écriture bien sûr (celle de Jean-François Chabas), un style et un rythme qu’on aime retrouver avec plaisir. Une construction parfaite également. Un coup de cœur.
Les rêves rouges, Jean-François Chabas, Gallimard jeunesse, 288 pages, 11,90 €.
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