Mimsy Pocket et les enfants sans nom de Jean-Philippe Arrou-Vignod

Une aventure aux accents soviétiques avec des personnages romanesques à souhait

L’hiver à Friecke est glacial et n’épargne pas les enfants des rues de la Ville Basse. Mais cette année, le froid n’est pas leur seul ennemi. Des hommes loups les enlèvent un à un. Mimsy Pocket échappe une première fois à leurs griffes mais la seconde est la bonne. La voilà, privée de liberté, embarquée avec ses compères vers une destination inconnue et enneigée. Pendant ce temps, Magnus Million, son ami de la Ville Haute, se retrouve en charge d’une mission d’une très haute importance. Son rôle est d’accompagner le jeune prince de Syllirie dans un monastère haut perché pour signer un traité de paix. Comme il le pressentait, la mission tourne mal…

Mimsy Pocket et les enfants sans nom, n’est pas une suite proprement dite de Magnus Million et le dortoir des cauchemars mais les liens sont très forts. Lire l’un avant l’autre n’est pas indispensable – l’auteur ne laisse jamais son lecteur dans l’incompréhension – mais c’est mieux. Ne serait-ce que pour le plaisir de retrouver l’écriture classique et littéraire, l’atmosphère du XIXe siècle  et, surtout, les multiples personnages dont Mimsy Pocket.

L’ex-garde de Magnus Million est une héroïne romanesque ultra-attachante et libre. Orpheline, Mimsy grandit dans un monde hostile. Elle s’est construit une carapace pour survivre mais le destin l’oblige à la craqueler. En dessous, il y a une enfant qui a besoin d’un regard bienveillant pour se métamorphoser en jeune fille. Comme Magnus qui, faute d’avoir un père présent, va grandir loin de chez lui.

Mimsy Pocket et les enfants sans nom est avant tout un roman d’apprentissage dans lequel les deux personnages principaux sont en quête de leur identité, vivent leurs premiers émois et font leur premier pas dans la vie adulte. L’humour et le fantastique, très présents dans Magnus Million et le dortoir des cauchemars, laissent ici la place à deux parcours initiatiques. Mimsy et Magnus vont profondément (et parallèlement) forger leur personnalité sur fond d’aventures aux accents politico-soviétiques qui vont les réunir par des chemins détournés. Et tenir le jeune lecteur en haleine !

 

Gallimard jeunesse
Mimsy Pocket et les enfants sans nom, Philippe Arrou-Vignod, Gallimard jeunesse, 336 pages, 14,90 €. Dès 11 ans.

Articles similaires

Anne-Laure Bondoux croit au pouvoir de l’écriture

Anne-Laure Bondoux croit au pouvoir de l’écriture

L’infatigable ambassadrice de la littérature jeunesse

L’infatigable ambassadrice de la littérature jeunesse

« Petite et grande ourses », un album lumineux qui libère de l’emprise

« Petite et grande ourses », un album lumineux qui libère de l’emprise

L’adolescence tourmentée de Miss Charity racontée en aquarelles

L’adolescence tourmentée de Miss Charity racontée en aquarelles

No Comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Abonnez-vous à Livresse

Blogs autour de la littérature jeunesse

Blog Coup de Cœur Chapitre.com
Livresse a été sélectionné comme Blog Coup de Cœur par Chapitre.com