Nos vacances, Blexbolex, Albin Michel jeunesse
L’album sans texte, un concentré d’enfance en mode émotions, a reçu la pépite d’or au salon de Montreuil
Les vacances sont des moments propices pour grandir. La petite fille de cette histoire aura sans doute bien poussé après son séjour chez son grand-père. Il faut dire que ce dernier lui a réservé une surprise de taille : un éléphanteau en guise de compagnon de jeu.
En général, dans les livres pour enfants, les animaux sont des amis, des doudous, des alliés. Encore plus si l’animal en question est un cousin d’Elmer, un neveu de Babar, un frérot de Dumbo ! Mais dans cette histoire, ce n’est pas le cas. La miss voit cet invité comme un intrus encombrant, voire un ennemi, et lui fait vite savoir. Elle n’a aucune envie de partager son univers et son grand-père avec ce gros balourd… Les enfants ne sont pas toujours des anges… sans pour autant être des monstres.
Ce magnifique album raconte l’enfance à l’état brut via un concentré d’émotions. La déception, la jalousie, la colère, les regrets, la tristesse, la joie… Tout y passe. Les sentiments ambivalents et contradictoires de la jeune héroïne se lisent à travers un détail, un geste, un regard. La narration visuelle mêle le style d’antan de l’artiste avec une construction moderne et rythmée dans laquelle images et vignettes s’accordent délicatement et parfaitement. Elle offre un espace infini pour donner libre cours à l’imaginaire.
Le jeune lecteur (comme le moins jeune) ne va pas rester indifférent à cet album qui parle aussi beaucoup de lui et de ses propres émotions (présentes ou passées), si difficiles à canaliser. Heureusement que le grand-père fait preuve d’une grande patience et d’inventivité pour détendre l’atmosphère.
L’album a reçu la Pépite d’or du salon de Montreuil.
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