Salut les p’tits amis ! Hollis Kurman et Barroux, Rue du monde
Un album qui apprend à compter jusqu’à dix tout en contant l’exil à hauteur d’enfant. À découvrir en deux temps.
Si la couverture est joyeuse, la première double page est dramatique. Les regards sont graves mais le texte, lui, se veut léger. Il prend tout de suite de la distance avec des événements beaucoup trop lourds pour des enfants. Compter jusqu’à 10 ? Rien de plus facile. 1 bateau, 2 mains, 3 assiettes remplies… À chaque page, un chiffre et des choses à compter, en mode ludique et un peu pédagogique. Déjà 10 ?
Une histoire sans chiffre
C’est le moment de retourner au début de l’album pour lire les images qui content une histoire sans chiffre. Oui, il s’agit bien de deux enfants, d’un bébé et d’une mère qui fuient la guerre avant d’embarquer dans un canot de fortune, à ras de l’océan immense. Dans les journaux, on les appelle des migrants.
Les illustrations de Barroux racontent l’exil, la traversée de la Méditerranée, l’entraide en mer puis l’arrivée dans un pays inconnu. Sans nier la réalité, son trait singulier prend le parti de croquer les moments qui sécurisent, rassurent et réconfortent les deux enfants. Même loin de chez soi, on peut admirer les étoiles.
Au fil des pages une mouette accompagne les deux petits protagonistes dans ce périple forcé. Elle semble veiller sur eux puis disparaît une fois rassurée. L’illustrateur met alors en scène la solidarité, l’hospitalité et l’amitié dans un pays qui maîtrise le sens de l’accueil grâce aux associations qui n’ont pas peur de compter au-delà de 10.
À la fin de l’ouvrage, comme souvent dans les albums de Rue du monde, un petit texte documentaire rappelle à l’adulte une réalité souvent oubliée : près de la moitié des exilés sont des enfants, soit près de 10 millions. Tout est dit.
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