Un réveil brutal

L’effroi peut parfois faire office de réveil énergique

À force de me lever plus fatiguée que la veille, la torpeur gagne de plus en plus de terrain. Mais ce matin, elle a dû céder du terrain face à un regain provoqué par la lecture d’un article de Cécile Réto dans Ouest-France qui m’a d’abord laissée sans voix avant de me donner un sacré un coup de fouet (et non de feu).

L’histoire se passe aux États-Unis. Une dénommée Amelia Hamilton, auteure jeunesse, a été sollicitée par le puissant lobby pro-armes NRA (National Rifle Association) pour revisiter les contes. Le résultat, visible sur la page famille du site de la NRA comme le montre le Washington post, est effroyable : le chaperon rouge reçoit comme cadeau d’anniversaire un fusil avec des leçons de tirs… et Hansel et Gretel se retrouvent perdus dans les bois armés de carabines.

J’ai relu deux fois pour m’assurer de ne pas cauchemarder éveillée. Non, non, ce n’est pas un mauvais rêve mais « une opération marketing nauséabonde et perverse » que dénonce la Bardy Campaign to Prevent Gun Violence (ouf !). L’article se termine par des chiffres : chaque année, 600 enfants américains de moins 12 ans sont tués par balle…

Ce réveil brutal m’a bien bousculée, beaucoup énervée et, surtout, m’a sortie de ma léthargie avec efficacité. Je vais de ce pas me remettre à écrire des billets sur de vrais livres de littérature jeunesse… ceux qui arment les enfants contre la connerie !