Une belle journée, Anne Laval, Rouergue
Le nouvel album d’Anne Laval paru aux éditions du Rouergue colore les journées grises d’insouciance et d’imaginaire « made » au pays de l’enfance
Une petite fille au pull rouge traverse la couverture à vélo avec un enthousiasme qui se devine malgré sa taille minuscule. Le rapport titre/image est immédiat : les couleurs, les lignes douces, l’immensité… même le vent qui semble glisser sur la petite cycliste annoncent Une belle journée.
Fuir la morosité et la réalité
Pourtant, ce samedi avait commencé en une tonalité grise plombée par des tristes nouvelles du monde, un père chagrin et une mère absente. Mais Rosie n’est pas du genre à se laisser envahir par la morosité ambiante et une réalité dérangeante. Elle enfile son pull rouge bouclier et s’échappe de la maison en enfourchant son vélo.
Il suffit de changer son regard pour colorer les allées, de quelques foulées pour jouer à l’aventure et beaucoup d’imagination pour chasser les bisons. Rosie croise sur sa route Max et Simon qui sont sur la même longueur d’onde.
Les meilleures glaces du monde
Les trois compères vont d’abord façonner les pages de leur imaginaire architectural. Puis s’aventurer dans la gueule du crocodile endormi du musée d’Histoire naturelle avant de partir en quête de trésors en forme de cerise. La journée atteint son paroxysme lorsque les trois enfants allongés dans l’herbe verte dégustent des glaces gratuites (les meilleures du monde).
Chaque moment est vécu avec une intense légèreté, une libre fantaisie et un plaisir communicatif. Les illustrations colorées pleines pages (parfois double pleine page) d’Anne Laval donnent vie à ces trois imaginaires réunis aussi immenses que les enfants sont petits.
Le gris du début du livre n’est qu’un vague souvenir à peine perceptible. D’ailleurs, il a totalement disparu lorsque Rosie rentre chez elle avec ses deux amis sous une pluie bleue. À l’intérieur de la maison, la mauvaise humeur a totalement disparu. Quelle belle journée !
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