Pas assez pour faire une femme de Jeanne Benameur
Un roman sur l’émancipation d’une «presque» femme au début des années 1970 signé Jeanne Benameur. Liberté, sensualité, féminité…
Judith a 17 ans et a quitté la maison familiale pour une chambre étudiante. Elle découvre l’université, la politique et l’amour. Et l’acte amoureux. Pour la première fois, elle semble s’approprier son corps de femme avec lequel elle se sentait tellement étrangère. Le regard d’Alain, son amant, lui donne la force de prendre de la distance avec sa famille qui l’étouffe : un père tyrannique et violent. Une mère soumise. Une sœur dans le moule. Et cette complicité mère-sœur et leurs non-dits qui l’excluent…
Un appétit de vie s’empare d’elle qui se traduit par la relation amoureuse, le plaisir d’apprendre (les livres sont très présents) et l’action militante. Ainsi que l’égalité homme femme. Même si elle n’est pas le propos du livre, elle s’impose comme une évidence et s’oppose au schéma familial. Nous sommes dans les années 1970, un vent de liberté souffle et elle le prend en pleine face. Ça tombe bien, elle avait tant besoin d’oxygène. Elle grandit, s’épanouit et exorcise doucement les démons de l’enfance même s’il reste encore de lourds secrets…
Le souvenir de ma lecture de Présent ? est encore très prégnant. Comment ne pas être impatiente de plonger à nouveau dans l’écriture de Jeanne Benameur ? Moi, je l’étais en tout cas. Avec cette petite crainte d’être déçue car, inconsciemment, l’impatience place la barre très haute. Je ne m’attendais pas au genre intimiste et comme c’est un genre qui me plaît, j’étais doublement servie.
Ce roman invite à larguer les amarres en toute féminité. Il m’a beaucoup touchée. Pour de multiples choses. Personnelles et profondes.
Je dois néanmoins admettre que je me suis posé des questions sur le titre et que j’ai laissé échapper volontairement une dimension du texte parce que je n’arrivais pas à y croire… En fait, je crois que j’aimerais avoir le temps de relire ce roman avec les clefs que livre Jeanne Benameur dans la vidéo ci-dessous. Mais pour le moment, je reste sur ma première impression. Qui est déjà très agréable !
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